Bhavacakra
La Roue de la Vie d’après Bouddha
Parabole qui décrit la vie humaine, un aspect essentiel des enseignements bouddhiques.
Le Bouddha explique ainsi le mécanisme du « samsara », cycle des renaissances et demande que cette Roue soit dessinée à l’extérieur des portes des monastères afin que tous puissent en comprendre le sens.
Cette roue d’après un texte ancien a été imaginée par le Bouddha lui-même pour expliquer les différents mondes et les bons actes pour éviter les mauvaises renaissances.
Cette roue est la représentation figurative du cycle de nos vies conditionnées qui se répète sans cesse et le chemin pour s’en libérer et atteindre le nirvana.
Mais avant, les êtres passent d’état en état, positifs ou négatifs, de monde en monde, jusqu’au plus profond des enfers et à travers toutes les conditions intermédiaires en de nouveaux corps créés par leur attachement à leur existence et aux conséquences de leurs actes passés (le karma), menant à une existence heureuse ou au contraire douloureuse.
C’est la Loi de Cause-et-effet ou loi de causalité.
Au centre de la roue à l’intérieur du 1er cercle, sont symbolisés dans le moyeu trois animaux se mordant la queue : un coq figurant le désir, la convoitise, l’avidité, l’attachement ; un serpent la colère, la haine et un porc, l’illusion, l’ignorance.
Les trois poisons du bouddhisme, facteurs psychologiques néfastes qui provoquent les renaissances, enfermant les êtres dans le « samsara ».
Le 2e cercle est le « Bardo », l’état intermédiaire avant la naissance.
Certains êtres sont entrainés dans une chute douloureuse pendant que d’autres s’élèvent dans la paix en fonction de leur karma.
Le 3e cercle, plus large est divisé en six segments représentant les mondes de renaissances, fruits du karma symbolisant les différents niveaux de conscience, les six classes d’êtres dans lequel les êtres peuvent renaître tour à tour car rien n’est définitif.
Au-dessus de la ligne horizontale se trouvent, le monde des Asuras à gauche, au pied du mont Meru combattants les Dévas pour la domination du monde, au milieu celui des Dévas, les Dieux, vivants dans des palais au sommet du mont Sumeru au centre du cosmos, jouissant des délices et à leur droite, les hommes de bonne destinée de renaissance dans des scènes de vie quotidienne.
Dans la partie inférieure, se trouvent à gauche, les pretas, esprits faméliques en souffrance vivants dans un état d’hostilité et de jalousie résultat de leur vie passée, au milieu dans l’enfer, les damnés, êtres infernaux tourmentés. A leur droite, les animaux.
Le dernier cercle représente l’emprisonnement à l’intérieur des mondes de renaissances dont on a du mal à en sortir à cause de certains mécanismes.
Ces 12 conditions appelées « nidana » caractérisent la continuité de l’existence dans le Samsara, les étapes de la chaîne de causalité.
Et tout autour de la roue il y a ce monstre qui empêche les êtres d’en sortir.
Le « yaksha de l’Impermanence » pour certains, « Yama le seigneur de la mort » pour d’autres, tel le démon « Mahakala Le Temps dévorant », ogre gigantesque au regard courroucé qui encercle la roue et l’empêche de tourner en y plantant griffes et dents, empêche les êtres d’en partir retrouver le Bouddha à l’extérieur.
Sur sa tête, la couronne composée de 5 crânes caractérise les cinq poisons de l’esprit ; la colère, l’ignorance, le désir, la jalousie et l’orgueil transformés en sagesse.
Et « au-dessus du spectre de l’Impermanence, un tertre rond et blanc symbolisant la pureté parfaite du nirvana ».
A l’extérieur, se trouve donc le nirvana, l’objectif à atteindre, La délivrance totale symbole de l’Eveil.
Au-dessus de la « Roue de la vie », Bouddha sorti lui du samsara, debout dans les nuages, espoir de libération pointe du doigt le « Noble Sentier Octuple » ou la « Roue du Dharma » à 8 rayons qui mène à la cessation de toutes souffrances indiquant que son enseignement, est la méthode pour échapper aux mondes des renaissances.
Cette « Roue de la loi » nommée « Dharmacakra » symbole du bouddhisme est la parole du Bouddha qui telle une roue, tourne et continue d’être éternellement répandue.
Ses huit rayons sont, la vue juste ; la conception juste ; la parole juste ; l’action juste ; les moyens d’existence justes ; l’effort juste ; l’attention juste et la concentration juste du « Noble sentier Octuple » qui mène à la Suppression de la Souffrance et par lequel qu’on atteint l’Illumination.
D’après le Bouddha, le plus important, « c’est que vous contrôliez votre esprit ... Soyez vous-mêmes le maître de votre esprit. C’est son propre esprit qui fait d’un homme un Bouddha ou qui en fait une bête. Trompé par l’erreur, on devient un démon ; illuminé, on devient un Bouddha ».
En possédant la lumière de la sagesse, on chasse les ténèbres de l’ignorance et de l’illusion.
Un esprit troublé est toujours en mouvement.
Le mécanisme est expliqué dans le cercle extérieur par les 12 petites cartouches, des scènes représentant les liens tous interdépendants qui maintiennent les êtres qui n’ont pas encore atteint l’Eveil dans le samsara.
Tout est lié.
Tout est cause et conséquence, comme il y a une cause à toute souffrance, il existe aussi un moyen d’y mettre fin.
Tout est en mouvement, impermanent, éphémère.
Rien n’est définitif.
Tout disparaît quand ces causes et conditions changent.
Les fondements de l’existence, les facteurs qui forment nos conditions d’existence présente ainsi que les causes actuelles de l’existence future et celle à venir sont à l’origine de la souffrance.
Dans le sens des aiguilles d’une montre :
- L’ignorance de notre véritable nature symbolisée par un aveugle,
- Les impulsions karmiques figurées par le potier donnent l’idée que toute existence est conditionnée par les actions, induites par les modes de pensée et automatismes.
- La conscience active et incontrôlée représentée par un singe, lien entre les existences successives,
- Les hommes dans la barque symbolisent, le corps physique de l’être, le nom, la forme et la personnalité,
- La maison prospère correspond aux différents sens et au mental,
- L’homme et la femme enlacés sont le contact entre le sens et l’objet, avec expérience de plaisir, de déplaisir ou d’indifférence. En découle la prise de conscience de ce qui est là.
- La flèche dans l’œil incarne la sensation répondant à un stimuli de contact sensoriel, agréable, douloureuse ou neutre qui conditionne les désirs.
- Le désir initial, l’envie suggérée par un homme ivre, le plaisir éprouvé dans certain acte, l’attachement, la volonté de recommencer ou pas selon la valeur karmique de l’acte.
- L’attachement, la convoitise et l’appropriation illustrées par un singe ou un homme cueillant des fruits, dont les graines fourniront les résultats futurs, les naissances futures.
- Le devenir symbolisé par la femme enceinte, l’attachement à l’existence mène à une nouvelle renaissance. Les actions motivées par le désir aboutissent à des nouveaux états d’existence.
- Avec la naissance la vie revient conditionnée par le karma acquis
- Le vieillissement et la mort
La valeur cumulée des bons et mauvais actes compte, les renaissances et la réciprocité karmique se font en fonction des actes passés et entraineront une renaissance humaine ou pas !
Le désir, la haine et l’ignorance sont les poisons qui provoquent Souffrance et renaissances.
D’où la nécessité de faire des actes vertueux et d’éviter les conséquences des 3 poisons pour échapper au monde des renaissances et renaitre dans des mauvaises renaissances.
D’après Bouddha, il existerait 5 mondes de renaissances : Le mauvais monde des enfers, des pretas et animaux et Le bon monde des Dieux et des humains.
Mais ce n’est pas le nirvana !
Car mêmes les Dévas piégés dans la roue de l’existence à la fin de leur vie longue et agréable meurent aussi et renaissent dans les autres royaumes.
Pour arriver à la libération il faut fuir l’impermanence en prenant conscience de ce qui est néfaste.
Le tertre blanc, le soleil ou la lune à l’extérieur de la roue symbolisant le nirvana.
Echapper au cycle sans fin de la naissance et de la mort est possible !
La Terre du Bonheur - La destination finale du voyageur
Avec l’enseignement du Grand Véhicule, du bouddhisme Vajrayana apparait un chemin arc-en ciel reliant la Roue, à la Terre Pure connue sous le nom de Sukhavati, Paradis
d’Amitabha, Pays de la Félicité entouré d’Avalokitésvara le Grand Compassionnel et du bodhisattva Mahasthamaprapta, d’où la naissance ici permet l’illumination en une seule vie.
On quitte le monde des illusions en suivant le chemin des six Vertus Supérieures conduisant à l’Autre Rive de l’Illumination : le chemin du Don Véritable ; le chemin du respect des Préceptes ; le chemin de la Patience ; le chemin de l’Energie ; le chemin de la concentration de l’esprit et le chemin de la Sagesse.
Une voie de transformation de l’esprit, de l’ignorance à la sagesse, de l’égocentrisme à l’altruisme jusqu’à la compassion, sans aucun doute, le cœur sincère, paisible et serein !
Tout a un sens dans ce monde.
Et l’harmonie doit y régner !
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