Symbole des révolutionnaires mais aussi emblème de l’émancipation féminine !
Les hommes ne sont plus les seuls à porter la culotte !
Si le pantalon se porte tous les jours, dans tous les moments de notre vie, ce n’est que vers les années 1830 que le pantalon au surnom de « Tuyau de poêle » à cause de sa coupe commence à faire partie de notre garde-robe courante.
Au départ, il était le signe d’identité et d’autorité masculine et longtemps considéré pour les femmes comme une pièce de lingerie sous les nombreux jupons des robes.
A l'époque du Directoire (1795-1799) les Merveilleuses portaient sous leurs robes extrêmement fines à la mode " grecque" des pantalons semi culottes très collants invisibles qui donneront naissance aux premiers sous-vêtements féminins.
Mais saviez vous que jusqu’au 31 janvier 2013, les femmes étaient des hors la loi pour port illégal de pantalon ?
D’origine persane et déjà porté dans les pays orientaux par tous, en Europe occidentale le pantalon était interdit par l’Eglise catholique pour les femmes car considéré comme tenue indécente.
Symbole de l’ordre bourgeois, il était un vêtement dit "masculin", limitant les femmes à l’accès à certaines fonctions ou métiers qui voulaient ainsi se parer de l’image de l’homme.
Une ordonnance interdisant le travestissement des femmes fut signé par le préfet de Police Dubois en novembre 1800.
Toute femme, désirant s'habiller en homme, devait se présenter à la Préfecture de Police pour en obtenir l'autorisation et une permission avec raison particulière professionnelle ou sur certificat médical, sous risque d’avoir une amende ou d’être arrêtée !!
Le pantalon féminin n’était alors autorisé en 1905 que si vous teniez dans votre mains un guidon de bicyclette ou les rênes d’un cheval ! 😊
Ce qui n ‘a heureusement pas empêché les femmes de porter des pantalons librement dans la rue depuis les années soixante.
Je vous rassure, cette loi a été abrogée le 31 janvier 2013 (seulement), sous la demande de Monsieur Alain Houpert, sénateur de la Côte-d’Or par le ministère des Droits des femmes car incompatible avec les principes d’égalité entre hommes et femmes, inscrits dans la Constitution.
L’habit masculin comme revendication
C’est au XVIe siècle seulement que le pantalon fît réellement son apparition en Europe. Au Moyen-Age, les hommes portaient des chausses, sortes de jambières jointes dans le dos.
L’évolution de la mode amena ensuite les couturières à inventer la braguette, donnant naissance aux pantalons que nous connaissons aujourd’hui.
À la Révolution, le pantalon devint un symbole politique, signe des temps nouveaux.
En 1788, les travailleurs en pantalon se baptisèrent les « sans-culottes » par opposition à la noblesse qui, par soucis de mode, portait des culottes.
Puis les femmes revendiquèrent l’habit masculin pour son confort et sa praticité.
Les premières féministes revendiquèrent haut et fort le port du pantalon, beaucoup plus confortable que ces robes corsetées aux multiples jupons particulièrement encombrantes.
Elles entravaient les mouvements, privaient alors le corps féminin de sa mobilité et soulignaient sa faiblesse avec le désavantage de rendre la femme plus accessible contrairement au pantalon fermé (d’après Jeanne d’Arc).
Il permettait à Georges Sand, femme de lettre (1804-1876) de s’approcher du monde des hommes, de rentrer dans les salons, les spectacles et ainsi d’afficher sa liberté.
Rosa Bonheur (1822-1899) peintre française, le portait pour « travailler » puisqu’il était le vêtement idéal, adapté aux travailleurs !
A Boston, Amélia Bloomer militante, revendiqua en 1830, elle aussi la liberté de mouvement en portant une jupe courte sur une culotte large et bouffante qui donnera son nom au pantalon ample, le bloomer.
En France, Madeleine Pelletier, la première femme médecin, ne craignant pas de s’habiller en homme sans autorisation, revendiquait déjà ce droit auprès des députés en juillet 1887.
Mais le pantalon ne deviendra universel qu’à partir des années 1960.
Cependant, beaucoup de femmes adoptèrent l’habillement marin après la réforme du costume en 1889.
A partir des années 1920, les habitudes changèrent, la mode aussi.
C’est la pratique du sport qui contribua à l’évolution du costume féminin ; l’équitation, le cyclisme, la bicyclette.
On porte le pantalon de « plaisance » pour aller à la plage, plus fonctionnel, plus confortable. A la maison aussi, en tenue d’intérieur.
Mis sous les projecteurs par Hollywood, porté par Greta Garbo, Marlène Dietrich, Katharine Hepburn, en 1950 le smoking donnant un style androgyne nouveau prit son envol !
Mais quel choc pour l’Amérique puritaine à l’époque !
Et plus tard, Brigitte Bardot dans son corsaire à carreaux vichy !
Le pantalon devint le symbole de la femme active.
Simone de Beauvoir, philosophe, parlait d’acte engagé de la part du 2e sexe.
Porter le pantalon devint un enjeu politique pour défendre l’égalité des sexes.
Pendant la 2 guerre mondiale, les femmes accomplissaient les tâches des hommes et ont commencé à porter leurs pantalons.
C’est après la guerre, qu’il deviendra tenue de détente et de loisir.
Il faut aussi remercier Mademoiselle Coco Chanel pour avoir anticipé le mouvement d’émancipation de la femme.
Elle voulait la libération de la femme, la rendre indépendante et élégante.
Elle libéra le corps de la femme en intégrant le pantalon dans le vestiaire féminin.
Monsieur André Courrèges en 1961 ou Monsieur Yves Saint Laurent en 1966 ont également marqué leur époque en réinventant le smoking, style androgyne nouveau à porter en soirée pour les femmes qui deviendra la pièce mythique de sa collection.
Dans les années 70, le pantalon a commencé à faire l’unanimité, « patte d’eph » pour les hippies, moulant et pailleté pour le disco.
Et en 2000, il est devenu unisexe !!
Short, bermuda, corsaire, pantacourt, legging ou pantalon jusqu’aux chevilles, taille haute, puis taille basse, évasé, ajusté, skinny, slim, flare, regular, oversize, à pince ou à plis…
Il y en a pour tous les goûts et toutes les morphologies !
Vous être maintenant libre de choisir !
Robe ou pantalon ?
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